lundi 9 mai 2011

On s'épanche au soleil

Hier c'était la fête des mères alors Frank et moi avons passé la journée dans sa famille. Une belle journée assise au soleil à bavarder de tout et de rien en regardant Frank jouer avec notre petit neveu, Lou. Je fond littéralement quand je vois mon homme s'amuser avec le petit, j'ai tellement l'impression qu'il ferait un père merveilleux! La tante de Francis m'a demandé si, à cause de la bipolarité, je mettrais une croix sur l'idée de faire des enfants. Ma réponse : oui, pour le moment. J'ai beaucoup de difficultés à prendre des responsabilités, à faire des tâches dans la maison, à garder ma motivation en ce moment. Je suis encore fragile suite à la longue convalescence qui a suivi ma psychose en février 2010. Je ne ferme pas la porte à la possible manifestation de mon horloge biologique, mais pour le moment, des enfants, c'est hors de question. Je ne me sens pas capable de m'en occuper comme il se doit.

 
Quand je suis revenue de l'hôpital psychiatrique l'an dernier, j'éprouvais de la honte par rapport à ma condition. Je ne voulais pas que les gens autour de moi sachent que j'étais bipolaire. Depuis, j'ai accepté ma situation et j'ai commencé ce blog pour m'exprimer sur mes difficultés et sur mes petites victoires au quotidien. Hier, dans la famille de Frank, j'en ai parlé ouvertement pour la première fois et j'ai senti de la compréhension et de la compassion en m'exprimant. J'ai reçu de beaux compliments, on m'a dit que j'avais l'air beaucoup mieux, que j'avais l'air réveillée, que j'étais redevenue moi-même. Ils m'ont vu dans les moments les plus difficiles et j'avais l'air d'un vrai zombie. Ces quelques compliments m'ont beaucoup touché et m'ont encouragé à persévérer dans la voie de la guérison. On ne guérit jamais complétement de la bipolarité, mais on peut vraiment aller mieux, si on prend notre médication religieusement et qu'on se vide le coeur, au besoin. Et hier, c'est ce que j'ai fait. J'ai beaucoup apprécié l'écoute qui m'a été offerte. 

À notre retour à la maison, Frank et moi avons eu une longue discussion sur le sujet, ce qui est chose courante pour nous depuis la psychose. On parle souvent de ce week-end où nos vies ont basculé et qui va nous marquer à jamais. Il y a beaucoup de choses qui ont été dites, qui ont été faites, et qui nous ont profondément traumatisé, chacun à notre façon et notre couple en a beaucoup souffert. Frank dit que nous sommes repartis à zéro, maintenant que je vais mieux, mais je crois au contraire que nous ne pourrons pas faire abstraction de ce qui est arrivé. La preuve, c'est le temps incroyable que nous passons encore à en parler. Cet épisode reste comme une plaie qui n'arrive pas à se refermer. Chaque discussion à ce sujet, c'est comme presser sur la plaie pour en faire sortir le pus. Il y a un trop plein, qui se vide un peu chaque fois, mais qu'il va falloir continuer à purger jusqu'à ce qu'il se vide. Alors la cicatrisation va pouvoir commencer. On en rêve encore, Frank et moi. Ça nous fait toujours du bien d'en parler, mais chaque fois, ça m'épuise. C'est trop d'émotions violentes qui refont surface. J'ai hâte au jour où ça va réellement être derrière nous. 

Aujourd'hui, je vais bien, je me sens libérée d'un poids, mais je ressens un immense besoin de me reposer. De me changer les idées. De regarder en avant. L'avenir me semble tout près, tout positif.

Merci de m'écouter chers lecteurs, à la prochaine fois!

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